C.SEN: 75018 BEATSTREET POINT PAR POINT

"Dans mon flow, y a du tanin" lâche C.sen au fil des 18 titres de Correspondances, son premier opus. Tanin, urbain, deux mots qui collent à la peau du hip hop de ce rappeur estampillé XVIIIe (arrondissement).

Parisien, c’est bombes à la main sous le nom de Sen.C qu’il arpente les couloirs du métro avant de saisir le micro au vol et de poser ses premières rimes, il y a de cela plus d’une décennie. Après deux street-CDs enregistrés avec son posse (Beat Street vol1 en 2005 et un deuxième volume trois ans plus tard), le taggeur, rappeur qui taquine le verlan, livre ses Correspondances, un recueil fleuve qui doit autant à la RATP qu’à la Poste.

Atteint de diarrhée verbale, C.sen ne retient rien. Sa tchatche en continu lui vaut une réputation de rappeur au kilomètre. Avec des mots de tous les jours, il part à l’assaut du mic', donnant parfois le tournis, mais toujours avec sens. Inclassable et inventif, C.sen a fait confiance pour la quasi totalité des sons de cet album à Olivier Dax (Dax Riders) et Walter Wallace, un duo de tourneurs de beats que l’on n’attendait pas forcément là.

Correspondances, un album à ne pas louper pour ne pas finir en bout de ligne, un album qui écrit, dessine un futur pas forcément rose, mais voit loin, très loin. Commercialisé sur le net, cet album aux featurings rares est disponible dans la vraie vie en édition collector, accompagné d’un livre reprenant ses textes contrastés qu’illustre Jean Turner, au trait et en noir et blanc.