C.SEN: ANTI-HEROS
Quels liens existent-ils entre John Fante et Kool G Rap, entre San Antonio et l'Electric boogie ou entre le Whisky et le vandalisme esthétisant d'un tag ?
C.sen est ce trait d'union entre tradition littéraire et culture hip hop. Le chaînon manquant dans l'évolution du texte.
Le monde sombre et urbain gravé au scalpel par C.Sen a l'épaisseur requise. Né en 1978 à Paris, C.sen n'a cessé de sublimer le quotidien de la capitale, d'abord en repeignant ses murs, puis en rappant les affres de ses rues.
Une écriture ambitieuse, sans être élitiste, débarrassée de l'abrutissante manie du bon sentiment et libérée des dogmes inhérents au rap français.
En 1997, il ajoute à son marqueur la compagnie d'un stylo, d'un bloc-notes et y inscrits ses premières rimes.
En 2005, il sort un Street cd avec d'autres MC du XVIIIe arrondissement, dont les membres de son collectif : Dar.c et Dino. C'est le premier Beat Street. Le deuxième paraitra en 2008.
Ces disques assoient la réputation d'un rappeur "au kilomètre" et, dans la pure tradition du rap du XVIIIe arrondissement de Paris, d'un rappeur attaché au texte, et très loin de l'égo trip, malgré l’utilisation assumée de la première personne du singulier.
Rappeur parisien, Csen n’a rien d’un chantre de l’esprit de clocher. Après un premier voyage au Brésil en 2001, il n’a cessé depuis d’ouvrir son art sur le monde, particulièrement sur le Brésil, pays de musique et de passion.
Du côté des productions, le duo Oliver Dax (Dax Riders) et Walter Wallace a réalisé pour C.sen un album "sur-mesure", où les horizons musicaux multiples ont permis au rappeur toutes les audaces. À eux deux, ils ont mis à la disposition des textes de C.sen leur culture musicale éclectique et de cet échange est né Correspondances, un album différent, fruit de la collaboration de trois artistes originaux. Ecriture, métropolitain, son, Paris, Brésil, les correspondances sont ici multi-facettes, mais constituent un trajet direct vers l’avenir du rap français.